* l'année des 12 pulls #bilan *

Publié le 5 Novembre 2019

(les épisodes précédents : zéro - un - deux - trois - quatre - cinq - six - sept - huit- neuf - dix - onze - douze)

Quand je me suis lancée ce défi en début d'année 2018, je m'attendais à avoir 12 pulls dans l'armoire en fin d'année (en priant pour qu'ils m'aillent...) mais au final les conséquences ont été bien plus profondes que je ne l'aurais imaginé !

Alors oui, effectivement, j'ai terminé l'année avec 12 pulls/gilets de plus dans mon armoire et oh miracle, j'ai bien progressé dans ce domaine car tous m'ont donné satisfaction niveau taille. Si vous avez suivi les 12 posts précédents (sinon c'est le moment hihihi ^-^) vous savez maintenant que cela s'est fait quand même, non sans mal, au prix de nombreux détricotages et retours en pelotes, mais ma nouvelle méthode s'est bien mise en place maintenant. Si je devais la résumer en quelques points clés :

l'échantillon est vraiment important mais rien ne vaut l'échantillon "grandeur nature". Je ne suis pas une grande fan du carré de 10*10 cm et j'avoue ne m'en servir que pour voir comment la laine va réagir au lavage (après comme j'utilise beaucoup les mêmes laines, j'ai un peu tendance à zapper cette étape). Par contre je commence mon tricot en conditions réelles, j'avance de plusieurs cm et là je mesure ! Donc parfois, c'est sûr, je défais plusieurs heures de tricot mais honnêtement cela en vaut la peine.

essayer-essayer-essayer et essayer encore ! L'avantage des nouvelles constructions sans couture, c'est de pouvoir essayer au fur et à mesure du tricot. Le point charnière étant bien sûr le moment de la séparation manches/corps. C'est pour cela que je préfère les tricots top-down (= commencés par le col) car on est rapidement fixé. Donc régulièrement je prends une aiguille circulaire très longue (en fait 2 grands câbles reliés par un connecteur ) pour pouvoir essayer sans que tout se sauve.

Défaire et refaire ! conséquence du point précédent, si ça ne va pas je recommence ! et honnêtement je n'ai jamais regretté malgré les heures perdues.

L'aisance est une notion subjective. Au mieux dans les patrons on a 2 tailles fournies (la taille réelle du vêtement et la taille de la personne qui doit le porter ou alors la taille réelle avec la mention "x cm d'aisance recommandée), au pire on a juste la taille finale du vêtement. L'indication de l'aisance recommandée est un vrai plus car évidemment on ne va pas choisir la même taille finale pour un pull large type "boxy" ou un pull moulant. Cependant, je me suis rendue compte que, pour ma part, j'avais toujours un meilleur résultat avec moins d'aisance que recommandé (et certaines fois beaucoup moins). Sur ce point je ne sais pas si c'est juste un goût personnel ou alors si cela vient d'une mauvaise prise en compte des ajustement nécessaires pour les grandes tailles... Il est à noter que si, depuis un bon moment, les patrons anglo-saxons sont beaucoup plus inclusifs avec les grandes tailles, le mouvement semble bien amorcé maintenant chez nos créateurs francophones. Je vous conseille d'ailleurs les patrons de Mélina d' In a Panda's World qui fait un travail fabuleux sur la gradation et l'adaptation morphologique.

A côté de ces considérations purement "techniques tricotesques" ce défi m'a conduit à changer plusieurs choses dans ma façon d'aborder le tricot.

Tout d'abord, moi qui était à 100% une "process-knitter" c'est à dire intéressée quasiment uniquement par le fait de tricoter des km à la suite, je me suis progressivement transformée depuis ce défi en "product-knitter", c'est à dire intéressée par le produit fini. Par exemple, il m'est difficile maintenant de tricoter un énième châle juste pour le plaisir de tricoter. Je me pose systématiquement la question, est-ce que je vais le mettre ? Du coup mes envies se restreignent d'elles-mêmes et je deviens même quasiment mono-encours !!! J'ai beaucoup de mal à papillonner entre plusieurs projets.

J'ai aussi eu une grosse prise de conscience au niveau de la quantité de tricots que j'avais accumulé ces dernières années (et cela sans compter tout ceux que j'ai déjà offerts !) et entrepris un gros tri. J'ai beaucoup donné (à ma maman notamment ou dans les relais) et puis j'en ai détricoté une bonne partie !

Cette grosse pile est redevenue pelotes et me revoilà avec un stock presque tout-neuf (beaucoup n'avait jamais été porté) à mettre de nouveau sur mes aiguilles.

Je n'ai plus aucun scrupule maintenant à faire revenir en pelotes celui que je ne mets pas, soit parce qu'il ne plaît plus, soit parce que la taille ne va plus (d'ailleurs 2 des pulls du défi sont déjà passés par la case retour en pelote, après avoir été portés de nombreuses fois, car devenu trop grands et sont devenus 2 nouveaux pulls que je porte à nouveau avec plaisir)

Sur ce dernier aspect, je pense que cela va aussi avec une orientation plus générale dans ma vie de tous les jours où je me pose beaucoup plus de questions sur ma consommation. Je suis loin d'être ou même de vouloir être minimaliste mais je m'inscris beaucoup plus dans un mouvement de consommation raisonnée et de slow-fashion.

Maintenant que j'ai réussi à endiguer mon "débordement tricotesque", j'aimerais me consacrer au reste de ma garde robe. Je n'ai jamais été une grande fan de mode et mon armoire est toujours restée à un niveau très raisonnable mais j'aimerais plus de fait-main dans mes autres vêtements aussi et plus éthiques aussi. Mais là quand il s'agit de couture, c'est sûr, il me faudra plus de 12 mois pour arriver à bout de ce défi !!!

Et toi ce serait quoi ton défi pour 2020 qui arrive à grand pas ?